Le mystère Henri Pick – David Foenkinos

Sur les traces de l’écrivain inconnu

J’ai passé un très bon moment en compagnie de Delphine, Frédéric, Joséphine, Magalie…et tous les autres personnages du roman : Le mystère Henri Pick. Et ils sont nombreux, ces personnages, il serait même tentant de se demander où cela nous amène, tellement on a l’impression de partir dans des histoires différentes ! Mais au final, tout se raccroche, tout s’emboîte, tout s’accorde, et c’est très joli.

J’ai beaucoup apprécié les descriptions faites des maisons d’édition, les petits secrets que seuls les auteurs connaissent (enfin, ceux édités par des grandes maisons d’édition, car il existe bien d’autres formes d’édition, mais ça, c’est un autre sujet…). Alors forcément, c’est le genre de détails qui aiguise ma curiosité !

Une des idées originales du livre est le concept de bibliothèque des livres refusés : un bibliothécaire a eu l’extravagante idée de recueillir les manuscrits refusés par les maisons d’édition.

Cela m’a fait penser à un groupe Facebook qui s’appelle « Le salon des refusés ». J’y poste souvent des publicités pour mes romans inconnus du grand public (et du moins grand aussi d’ailleurs). Personne ne sait vraiment qui lit ces posts, en fait, les auteurs y vont surtout pour tenter d’exister, de déposer une affiche, un texte, mais je doute qu’ils lisent eux-mêmes les publications des autres...il y en a tellement ! Et puis, ce n’est pas l’objectif. Le seul but est de se dire que peut-être, un jour, quelqu’un tombera sur son livre et le lira, tout simplement. Exactement comme les écrivains qui déposent leur manuscrit dans la bibliothèque des livres refusés de David Foenkinos.

Ce que j’ai aussi beaucoup aimé, dans Le mystère Henri Pick, c’est l’autodérision de l’écrivain qui aimerait produire un best-seller et qui se contente d’écrire Le lit ou La baignoire… même moi, qui mets des heures à trouver des titres de romans improbables, je n’aurais pas osé appeler une histoire Le lit ou La baignoire tellement cela paraît ennuyeux…. On se rend compte, alors, à quel point l’art d’écrire un roman léger, drôle et aussi un peu émouvant est difficile. David Foenkinos réussit à merveille cet exploit, sans en avoir l’air, comme si c’était la chose la plus naturelle au monde, comme si on vivait avec les personnages, qu’ils faisaient un peu partie de nous, de notre quotidien, qu’ils se posaient les mêmes  questions, qu’ils partageaient nos petits bonheurs, nos peurs … 

Bref, voilà encore un auteur que je relirai avec plaisir !