Publié le 3 Mai 2014
Quand j’ai vu le commentaire laissé sur la plateforme américaine d’Amazon, j’ai été très touchée de savoir qu’un lecteur, sans doute français et vivant à Cincinnati avait lu mon roman. En le découvrant, je me suis surprise à rire, à sourire et à regarder en arrière.
Il est temps de l’avouer : j’ai longtemps été nulle en français. Au collège et au lycée, mes relations ont toujours été difficiles avec mes professeurs. Très difficiles. Je n’y comprenais rien et j’avais toujours l’impression qu’ils ne voyaient en moi que la cancre boutonneuse avec de grandes dents qui s’intéressait plus à manger des bonbecs à la récré qu’à faire ses devoirs.
Il faut croire qu’il y avait un filtre entre leur univers et le mien, une sorte de cloison invisible qui parasitait la communication.
Quand un prof de troisième me parlait fleur bleue j’avais envie de lui crier passions dévorantes, quand elle me demandait d’écrire une dissertation sur les lilas en fleur, je développais une histoire autour d’un désodorisant de toilettes du même parfum en guerre contre la savonnette du lavabo. Une rédaction sur les marguerites des champs ? J’inventais l’histoire d’un savant fou du 23e siècle recréant la marguerite disparue depuis 100 ans.
Autant dire que les relations n’étaient pas au beau fixe entre cette professeure de français et moi et cela a continué avec d’autres assez longtemps….
Heureusement je suis tombée, un jour sur un prof absolument génial qui a su me donner le goût de la lecture. Il ne me parlait pas petites fleurs des champs, mais grands classiques et j’ai été époustouflée par ce tout ce que j’ai découvert : Zola, Flaubert, Balzac…. Le vrai monde s’ouvrait enfin à moi. Il se fichait d’une rédaction bien tournée autour de la flore alpine, il s’intéressait plutôt à la psychologie des personnages et à la compréhension des textes des romans que nous étudions. Que du bonheur !
Je garde au fond de moi, une immense reconnaissance pour cet enseignant. Il en suffit d’un pour marquer à jamais une personne…
Il faut aussi avouer que j’avais un handicap de taille : une orthographe déplorable. J’étais la championne des fautes, des mots mal compris, et des lettres mal formées.
J’ai toujours écrit, mais c’est plus tard, beaucoup plus tard, que je me suis sentie l’âme d’écrire un roman et surtout de le faire lire. Je vivais depuis tellement longtemps avec des histoires plein la tête que le jour où j’ai décidé de les écrire, je n’ai pas pu m’arrêter. Je m’étais libéré de mes complexes de mauvaise élève en français et aussi, j’avais une revanche à prendre : prouver à mes professeurs que j’étais capable de rendre une copie correcte, tout en racontant une histoire susceptible de divertir un public. Yes i can ! Ça ne sera peut-être pas du Balzac, mais ça fera (je l’espère !) passer un bon moment aux lecteurs.
Merci Daniel, pour votre commentaire déposé à l’autre bout du monde.
Facile a lire. Relativement interressant. Ne restera pas dans les annales de l'ecriture... Ideal pour un voyage en train ou en avion.
Daniel Laborie "Daniel" (Cincinnati, OH USA)