qui suis je

Publié le 23 Juin 2022

Cara Vitto
Comment passer de la Finance à l’écriture ?

Je me demande souvent comment j’en suis arrivée là… il y a quelques années, j’étais Responsable coordination et méthodes (oui, je sais ça ne veux rien dire, mais tel était l’intitulé de ma fonction) dans une grande compagnie d’assurance, à Paris. Aujourd’hui, j’écris, je dessine et je peins dans le sud-ouest de la France… un sacré changement de vie !

Tout a commencé alors que je venais de changer de poste au sein de mon ancienne société. J’étais heureuse d’évoluer vers de nouvelles fonctions, mon bureau avait une jolie vue sur la tour Montparnasse, je profitais de mes pauses déjeuner pour flâner dans les rues du Quartier latin et j’utilisais mes trajets en métro pour dévorer tous les romans de la planète.

Puis, un beau matin, juste avant de partir en réunion, je reçois un mail de mon tendre époux :

«  Ma chérie, je pensais que ce n’était plus d’actualité, mais il semblerait que mon employeur ait des projets d’expatriation me concernant. Alors tu préfères quoi : le Nigéria ou le Congo ?

Ce petit mail de 33 mots a bouleversé ma vie.

Mon premier réflexe a été de nier les faits « Mais non, ils se sont trompés, ils vont changer d’avis, ils vont trouver quelqu’un d’autre, un petit jeune tout neuf, tout beau, tout propret et prêt à tout… » Et puis, on continue la réflexion « En plus, on vient tout juste d’acheter un appartement. Et mon boulot, j’en fais quoi ? Et notre deuxième enfant qu’on essaie d’avoir ? Et la famille, les amis, les voisins ?… non, non, non je crois pas que ça va être possible. »

L'élément 119 Peinture à huile sur toile Cara Vitto
L’élément 119 Jour – Huile sur toile - 80 X 100cm

Puis, d’autres réflexions sont venues effacer les premières. Décision professionnelle, décision personnelle, nous avons finalement choisi de partir à l’aventure avec un grand A….

Entre-temps, notre deuxième enfant (sûrement motivé par cette folle aventure) décide de poindre le bout de son adorable petit nez, et nous voilà en route pour le Congo, dans un continent que je ne connaissais pas et avec le nouveau statut de « femme d’expatrié »… c’est-à-dire que je n’avais rien d’autre à faire que… faire les courses !

L’occasion était trop belle. Je disposais d’un espace de liberté phénoménal, j’avais du temps, je pouvais laisser libre cours à mes inspirations les plus baroques et mener des projets créatifs, même les plus farfelus. Personne n’était là pour me juger, j’avais quitté mon costume de « Responsable coordination et méthode » d’une société où faire la tête était la norme et je me trouvais désormais entourée de couleur, de soleil, de gentillesse, de gaieté et d’humour. Autant dire un choc pour une Parisienne habituée au stress, au métro bondé et à la grisaille ambiante.

L'élément 119 Peinture huile sur toile Cara Vitto
L’élément 119 Nuit – Huile sur toile - 80 X 100cm

Installée à Pointe-Noire, j’ai commencé par refaire un des exercices d’un séminaire de scénariste que je venais de suivre. J’ai pioché au hasard trois mots dans le dictionnaire et j’ai imaginé une histoire qui allait avec.

1/ Mer du Nord - 2/ Philippe de Carvajal – 3 / Pétrologie.

Curieux et heureux hasard qui m’a emmenée sur l’écriture de L’élément 119, un roman à mi-chemin entre le thriller et le fantastique où Philippe, un géologue insomniaque, fait face à une aberration scientifique sur une plateforme pétrolière au large de la mer du Nord.

L'élément 119 Cara Vitto

L’élément119

La mer du Nord. Une plateforme pétrolière. Un géologue insomniaque face à une aberration scientifique. Pourquoi une gigantesque sphère se trouve-t-elle coincée sous la croûte océanique ? Comment supporter d’être coincé dans la zone la plus hostile de la mer du Nord alors qu’une tempête menace de tout dévaster ? Et surtout, comment trouver des réponses à l’intrigue la plus déconcertante et la plus personnelle qui s’abat sur Philippe de Carjaval ?

Peintures Cara Vitto exposition Pointe-noire
Exposition à Pointe-Noire

L’écriture n’a pas été ma seule excentricité africaine. J’ai également découvert la peinture grâce aux cours du peintre Guillaume Makani. J’ai réalisé que peindre et écrire étaient des disciplines qui allaient très bien ensemble. D’ailleurs, pour chacun de mes romans, je peins une ou deux toiles en lien avec l’écriture du manuscrit. L’association des couleurs et des mots provoque des émotions étonnantes. Je dois beaucoup à Guillaume. Sans lui, je n’aurais jamais persévéré dans l’art de la peinture. Il m’a offert un cadeau inestimable : une bienveillance absolue. Je l’entends encore me prodiguer inlassablement ses encouragements « oui, c’est bien, continue, tu vas y arriver. »

Le sorcier blanc peinture huile sur toile Cara Vitto
Oiseau de jour, Le sorcier blanc. Huile sur toile 56 X 64 cm

Oser peindre, écrire, et s’autoéditer. Voilà, j’étais lancée.

Et la suite ? J’avais écrit un roman, je pensais m’arrêter là et reprendre une vie normale. Mais c’était sans connaître le virus de l’écriture. J’ai très vite compris que cette curieuse bestiole ne se laisserait pas vaincre aussi facilement.

J’avais commencé, je ne pouvais pas interrompre le processus. Je vivais au Congo, j’avais la chance de côtoyer un univers différent - le monde expatrié - et, bien sûr, la culture africaine : fascinante, et tellement envoûtante ! J’avais tant d’anecdotes à raconter qu’il m’était impossible de laisser couler cette expérience sans la fixer à travers une histoire : Le sorcier blanc.

On y découvre le personnage de Gérard Coutard qui tient le premier rôle.

Le sorcier blanc, d’abord autoédité a été par la suite publié par Thomas et Mercer Éditions.

Le sorcier blanc Cara Vitto

Le sorcier blanc

L’Afrique, le Boutou. Un ingénieur disparaît. On pense à un kidnapping. Gérard Coutard est appelé pour le retrouver. Spécialiste des enlèvements et négociateur d’otages talentueux, l’homme avait tout pour réussir. Et pourtant, rien ne se passera comme prévu… Entre expatriés stressés, rebelles agités, statue en bois maléfique et esprits se faufilant entre les racines des arbres, le détective se confrontera rapidement à ce qui deviendra l’affaire de sa vie…

Le sorcier blanc Peinture huile sur toile Cara Vitto
Oiseau de nuit, Le sorcier blanc. Huile sur toile 56 X 64 cm

Une fois Le sorcier blanc terminé, j’ai réalisé qu’il ne restait plus aucune place sur les murs de notre appartement pour y accrocher une nouvelle peinture. Les trois années de notre expatriation s’étaient écoulées et ainsi prenait fin cette merveilleuse parenthèse enchantée.

Seulement, je ne suis pas retournée à Paris. Je n’ai pas repris mon poste de « Coordination méthodes et procédures », je n’ai pas remis mes chaussures de Parisienne toujours pressée, j’ai fait un autre choix, professionnel et personnel, celui de m’installer dans le sud-ouest de la France où la vie est plus douce et plus épanouissante pour une famille.

Comme disent les Ponténégrins : vous, les Blancs, vous avez des montres, mais vous n’avez jamais le temps !

J’avais retiré ma montre à Pointe-Noire, je ne l’ai jamais remise.

Lion dans la ville, Une fille en danger Cara Vitto
Lion dans la ville, Une fille en danger – Huile sur toile 65 X 80 cm

À Pau, j’ai découvert le sud-ouest, le canard, le Jurançon, les Pyrénées et les pluies sans fin du Béarn. Je pensais avoir abandonné le virus de l’écriture sous le soleil rouge de l’équateur, mais je n’ai pas survécu au premier hiver et j’ai écrit Une fille en danger.

On y retrouve le détective Gérard Coutard chargé de surveiller l’unique suspecte d’un meurtre insolite : Alena, une photographe apparemment sans histoire.

Le roman a gagné le speed dating Amazon du Salon du livre de Paris en mars 2018.

Une fille en Danger de Cara Vitto

Une fille en danger

À Paris, dans une rue déserte du 18e arrondissement, un homme est sauvagement assassiné et son corps déposé en haut d’un arbre. L’unique suspecte de ce meurtre insolite est une photographe apparemment sans histoire. Mais pourquoi la jeune femme aurait-elle commis ce crime ? Et surtout, comment ?

Gérard Coutard, détective au passé trouble est chargé de la surveiller. Il est connu dans la profession pour sa capacité à dénouer les affaires réputées hors-normes. Ses longs séjours en Afrique l’auraient doté de dons particuliers.

Le temps des scarabées Huile sur toile Cara Vitto
Le temps bleu 1 – Huile sur toile 80 X 100 cm

Quelques mois plus tard, nous voilà repartis en expatriation. Destination : le Moyen-Orient, le sable, les dunes, la mer chaude d’Abu Dhabi et le désert brûlant d’Oman.

Mes yeux se sont délectés des couleurs du désert, j’ai écouté le chant du sable, les étoiles ont dansé pour moi et la douceur omanaise m’a bercée jusqu’à ce que le Covid avale le temps.

C’est curieux le temps, on ne le voit pas et pourtant il existe. Il semble se distordre, s’allonger ou rétrécir selon les circonstances et pourtant, selon les experts, il bat toujours au même rythme. Tout le temps. Moi, j’ai un peu des doutes.

Le temps bleu 2 – Huile sur toile 80 X 100 cm
Le temps des scarabées Huile sur toile Cara Vitto

Mais bon, je ne suis pas experte, j’évite de ramener ma fraise sur le sujet d’autant plus que la plupart de mes connaissances ne me voit plus, à présent, comme « Responsable coordination et méthodes » d’une société d’assurance, mais comme une nana un peu barrée qui écrit, qui peint et qui fait des trucs créatifs un peu bizarres.

Entre deux confinements, où le temps n’avait plus d’importance et où tout dérapait donc, j’ai écrit Le temps des scarabées.

On y rencontre Julien, chercheur en micro robotique qui a perdu la mémoire suite à un accident.

 

Le temps des scarabées Cara Vitto

Le temps des scarabées

Depuis son accident, Julien souffre d’amnésie. Il consulte le docteur Aguilar qui pratique l’hypnose. Il veut se rappeler : que s’est-il passé avec Marc ? Pourquoi son ami est-il mort ?

Mais en menant l’enquête, il déloge bien plus que des souvenirs, il réveille des dons jusque là ignorés. Commence alors pour Julien, l’exploration d’un monde que lui, le scientifique cartésien avait toujours rejeté.  

Aujourd’hui plusieurs idées de romans se bousculent dans ma tête, mais le plus difficile, c’est de choisir la couleur de ma prochaine histoire et il s’agit de faire le bon choix, car les romans qu’on écrit, on les vit aussi. J’espère donc trouver une belle, chouette et sympathique histoire à vous raconter !

Qui suis-je?
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Rédigé par Cara Vitto

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Publié le 22 Octobre 2015

Je me demande souvent comment j’en suis arrivée là… il y a quelques années, j’étais Responsable coordination et méthodes (oui, je sais ça ne veux rien dire, mais tel était l’intitulé de ma fonction) dans une grande compagnie d’assurance à Paris. Aujourd’hui, j’écris, je dessine et je peins dans le sud-ouest de la France…un sacré changement de vie !

 

Tout a commencé alors que je venais juste de prendre un nouveau poste au sein de la Direction financière de mon ancienne société. Totalement investie dans ce nouveau job, j’étais heureuse d’évoluer vers de nouvelles fonctions. Mon bureau avait une magnifique vue sur la tour Montparnasse, je profitais de mes pauses déjeuner pour flâner rue de Rennes, j’utilisais mes trajets en métro pour dévorer tous les romans de la planète et, aussi curieux que cela puisse paraître j’aimais travailler sur mes dossiers même s’ils étaient à mille lieues d’une quelconque créativité.

 

Puis, un mardi matin, à 9h30, juste avant de partir en réunion, je reçois un mail de mon tendre époux :

 

«  Ma chérie, je pensais que ce n’était plus d’actualité, mais il semblerait que mon employeur ait des projets d’expatriation me concernant. Alors tu préfères quoi : le Nigéria ou le Congo ?

 

Ce petit mail de 33 mots a bouleversé ma vie.

 

Mon premier réflexe a été de nier les faits « Mais non, ils vont changer d’avis, ils vont trouver quelqu’un d’autre, un petit jeune tout neuf, tout propret , tout beau et prêt à tout…nous on commence à tendre dangereusement vers les quadras plus compliqués à gérer. » Et puis, on continue la réflexion « En plus, on vient tout juste d’acheter un appartement. Et mon boulot, j’en fais quoi ? Et notre deuxième enfant qu’on essaie d’avoir ? Et la famille, les amis, les voisins ?…non, non, non je crois pas que ça va être possible. »

 

Bref, je pense que vous avez compris, vous qui lisez ces lignes, que les premières réflexions ont été dépassées par d’autres, bien plus décisives. Décision professionnelle, décision personnelle, nous avons choisi finalement de partir à l’aventure avec un grand A ….

 

Me voilà donc, quelques mois après, installée au milieu de l’Afrique, dans un continent que je ne connaissais pas et avec le nouveau statut de « femme d’expatrié »… c’est-à-dire que je n’avais rien à faire à part… les courses ! On n’attendait rien de moi, il n’y avait aucun enjeu, je n’avais qu’à « attendre » que les trois années (durée de notre expatriation), passent.

 

Impossible pour une hyperactive un tantinet angoissée par la vie comme moi.

 

J’avais le choix entre plonger dans une overdose de caféine en enchaînant les visites aux autres conjointes expatriées déprimées ou sombrer moi-même dans une profonde dépression.

 

J’ai finalement choisi de regarder les choses autrement. En fin de compte, je disposais d’un espace de liberté phénoménal, j’avais du temps, pourquoi ne pas laisser libre court à mes inspirations, et mener à bout des projets créatifs même les plus farfelus ?

 

J’ai donc commencé à écrire et à prendre des cours de peintures à l’huile. À la fin de notre première année d’expatriation, j’avais fini L’élément 119, et les murs de notre appartement commençaient à prendre de belles couleurs.

Mais ne croyez pas que cela a été fait en dilettante entre deux cafés et une pinacolada. Ceux qui m’ont suivi et qui ont lu mes aventures sur l’autoédition pourront attester du travail colossal que cela représente. Avec le recul, je dois admettre qu’il faut être bien inconscient pour se lancer dans un tel projet…

La deuxième année, j’ai travaillé et retravaillé L’élément 119.  Entre deux corrections, j’ai commencé Le sorcier blanc tout en continuant la peinture. Les murs de notre appartement rétrécissaient à mesure que les tableaux s’entassaient.

La troisième année, à force de me balader au grand marché de Pointe-Noire et d’admirer les tenues magnifiques des Congolaises, je me suis mise à acheter du tissu, à dessiner des sacs, des pochettes, des objets pour la cuisine, et à les faire réaliser par des couturiers.

J’ai terminé le sorcier blanc, j’ai accroché mon dernier tableau sur le dernier bout de mur disponible et, je n’en reviens toujours pas, les trois années d’expatriation ont pris fin.

 

Aujourd’hui, je vis en France dans le sud-ouest. Je n’ai pas repris mon poste de « Responsable coordination et méthodes » et je me consacre à l'écriture.  

 

Comme quoi, la vie peut changer, positivement…même quand on ne s’y attend pas !

 

 

 

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Publié dans #Qui suis je, #Humeur

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Publié le 30 Mars 2014

Isa: Bonjour Cara, tout d’abord, je tiens à vous remercier d’accepter de répondre à cette interview. Avant de parler votre roman et de vos projets, nous allons parler un peu de vous. Pourriez-vous vous présenter en quelques mots à nos lecteurs ?
Bonjour, Isa et merci pour cette interview, je suis très honorée de répondre à vos questions. Le plus difficile pour moi sera de répondre en quelques mots à cette première question. Mais je vous rassure, je ne vais pas me lancer dans l’histoire complète de ma vie, vous risqueriez de perdre la plupart de vos lecteurs pour cause d’ennui ! Je suis une femme de 43 ans. Il y a 3 ans, j’ai quitté mon travail de contrôleur interne d’une grande compagnie d’assurance pour suivre mon mari en expatriation en Afrique. Autant dire que le changement a été radical, mais l’expérience m’a permis de me réaliser dans plusieurs de mes passions.
 
Isa: D’où vous est venue cette envie d’écrire ?
J’ai toujours aimé écrire pour m’évader et me divertir, mais également pour rejouer des situations de la vie réelle qui m’interpellent. Quand j’assiste à une scène violente, drôle, émouvante, surprenante ou saugrenue, je prends des notes immédiatement dans un petit calepin pour garder en mémoire cette expérience de vie. Je me sers ensuite de ces notes pour agrémenter un manuscrit, pour le rendre plus réel.
Je n’écrivais que de courts textes jusqu’à ce que je suive un séminaire de scénariste. Là, j’ai appris à structurer une histoire de façon à la rendre intéressante et attrayante pour le spectateur / lecteur. J’ai adoré la démarche. Il ne s’agissait plus d’écrire pour soi-même, mais pour un lecteur, pour le divertir, le surprendre, voire le manipuler afin qu’il plonge dans la lecture sans temps mort. Quand j’ai commencé « L’élément 119 », mon principal objectif était de maintenir en alerte l’attention du lecteur jusqu’à la fin. C’est ma façon, en tant qu’auteure, de respecter le lecteur.   
 
Isa: Avez-vous un genre de littérature, un auteur et un roman de prédilection ?
J’ai des goûts très éclectiques et je suis assez bon public. Parmi mes livres cultes, on trouve aussi bien « Les rois maudits » de Maurice Druont, ou « Au bonheur des dames » de Zola que « Le journal de Bridget Jones » ou « Le diable s’habille en Prada ». 
Barjavel et kundera m’ont accompagnée durant de longues années et j’ai de très bons souvenirs avec Virginie Brac (Tropique du pervers, Notre-dame des barjots et Double peine), ainsi qu’avec« Vertiges » de Cook Robin, et « L’auberge de la Jamaique » de Daphné du Maurier. J’ai également dévoré toute la saga de J.M Auel (Les enfants de la terre), et « Les fourmis » de Weber….bref, la liste est longue. 
Mais depuis que je suis maman, je n’arrive plus à lire, car je m’endors au bout de la première page avant de sombrer dans un sommeil profond…cela fait ainsi 6 ans que ma Pal n’a pas bougé. C’est regrettable, car pour écrire, il faut aussi beaucoup lire (dixit les conseils de Stephen King). Et comme j’aspire à devenir  une bonne élève écrivaine, il va falloir que je reprenne mes lectures !  
 
Isa: Pouvez-vous nous raconter un peu votre parcours et d’où vous sont venues les idées pour votre roman « L’élément 119» ?
Je me suis servie d’une des techniques utilisées dans le séminaire de scénariste dont j’ai parlé plus haut : j’ai pris trois mots au hasard dans le dictionnaire. Je suis tombée sur Mer du Nord, de Carvajal (transformé en de Carjaval) et Pétrologie. J’ai commencé par situer la partie de l’histoire qui se passe au 15e siècle en Amérique du Sud car le véritable de Carvajal est un conquistador espagnol. 
Mais c’était difficile, car je ne connais pas très bien cette région du monde. Je me suis alors souvenue d’un des conseils très pertinent du séminaire de scénariste : on écrit bien sur ce que l’on connaît bien. Il suffit de regarder autour de soi pour trouver de l’inspiration. 
Je venais de m’installer en Afrique, j’avais suivi plusieurs conférences sur la vie africaine et les pratiques africaines … c’était évident, une partie de l’intrigue devait se passer en Afrique !
En suivant le principe de « on écrit bien sur ce que l’on connaît bien », j’ai situé l’autre partie de l’histoire sur une plateforme pétrolière, car, bien que n’y étant jamais allé, mon entourage les côtoie très fréquemment. J’ai également profité de la présence des nombreux spécialistes de la communauté expatriée de Pointe-Noire (Congo) où j’habite pour approfondir mes recherches en géologie, forage, etc… 
J’en profite d’ailleurs pour remercier tous ceux qui m’ont aidé, conseillé et tous ceux que j’ai fait parler sans forcément leur avouer que j’écrivais un roman sur leur activité. J’avoue, pour avoir une idée de l’ambiance des plateformes, il fallait bien que je découvre comment les gens vivent à bord. Je remercie également mon mari, le premier que j’ai discrètement interrogé lors de ses retours de plateforme.
 
Isa: Maintenant que nous avons parlé de vous et de votre roman, pourriez-vous un peu nous parler de vos futurs projets ?
Ils sont nombreux !
J’ai terminé d’écrire « Le sorcier blanc », une enquête qui se déroule dans un pays imaginaire africain : le Boutou. Je ne le publierai qu’en juillet prochain, après avoir quitté le Congo, car certains détails ont été jugés trop « sensibles » par mon entourage.
J’ai le projet d’écrire « Les tribulations d’une famille expatriée ». Après trois ans de vie expatriée j’ai suffisamment d’informations sur me calepins pour écrire un roman vraiment drôle, mais qui pourra également aborder des thèmes plus profonds comme la difficulté des conjoints qui suivent (femmes ou hommes), ou la séparation d’avec son pays d’origine.
Ça sera aussi l’occasion d’aborder le thème universel sur le dur métier de parents. Je laisse ce projet pour plus tard, quand j’aurai suffisamment pris de distance avec la vie expatriée, c'est-à-dire dans quelques mois, quand nous serons de retour en France.
Je voulais faire une pause avec l’écriture, mais l’envie de bâtir une nouvelle intrigue a pris le dessus. J’ai ressorti une vieille histoire que j’avais cachée dans un tiroir et depuis, elle me hante. Et comme en ce moment j’étouffe sous la chaleur du Congo, j’ai très envie de situer une partie du roman dans un environnement vert et frais… la Suisse par exemple, histoire de me changer les idées ! 
 
 
Isa: A part l’écriture, avez-vous d’autres passions dans la vie ?
J’ai découvert la peinture il y a trois ans en m’installant au Congo. Je suis très rapidement devenue addict. D’ailleurs, la couverture de « L’élément 119 » est une de mes toiles.
Comme je vis en Afrique, j’ai découvert le pagne, tissu africain très coloré et gai. J’ai eu envie de créer une gamme d’objets pour la cuisine et des sacs en pagne, en associant le wax (tissu africain) avec du similicuir et prochainement avec du cuir. J’aime tellement ces objets que je pense créer la marque « Mes objets en pagne ».
 
Isa: Pour continuer, je vous donne l’opportunité de donner envie aux lecteurs qui ne vous connaissent pas de découvrir votre bouquin. C’est à vous de jouer pour un petit instant pub.
Merci pour l’instant pub ! Avec L’élément 119, vous accompagnerez un scientifique dans la zone la plus hostile de mer du Nord, vous découvrirez la vie à bord d’une plateforme pétrolière, vous vous baladerez à la rencontre de l’Afrique du 15e siècle et de ses esprits, et vous comprendrez quel est le rapport entre ces deux lieux, ces deux histoires et une mystérieuse sphère nichée sous la croûte océanique.  Avec le roman L’élément 119, vous lirez un livre original et vous pourrez dire, dans quelques années, quand le livre sera devenu un best-seller interplanétaire : j’ai été l’un des premiers à lire L’élément 119 !
 
Isa: Pour terminer vous  prêteriez-vous  au jeu de réaliser un petit portrait chinois réalisé par mes soins ? Dites qui nous qui vous seriez, si vous étiez :
 
  • Un personnage de BD ? Largo Winch
  • Un poète ?  Rudyard Kipling pour « Tu seras un homme mon fils »   
  • Un personnage de dessin animé ? Alice au pays des merveilles
  • Un acteur ? Roger Moore pour son élégance et son humour britannique dans les James Bond et Amicalement vôtre
  • Un chanteur ? Nora Jones
  • Une chanson ? Come away with me (Nora Jones)
  • Un film ? Le sixième sens de Night Shyamalan, pour avoir réussi à me bluffer sur le rebondissement final
  • Une série ? Dexter
  • Un animal ? Une libellule parce que c’est un animal qui vole et qui va vite (c.f chapitre 10 - Le napectan de L’élément 119)
  • Un endroit ? Le sommet d’une montagne dominant la mer méditerranée
 
Isa: Je vous remercie d’avoir pris le temps de répondre à ces questions.

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