Qui étais-je..... en 2015 ?

Publié le 22 Octobre 2015

Je me demande souvent comment j’en suis arrivée là… il y a quelques années, j’étais Responsable coordination et méthodes (oui, je sais ça ne veux rien dire, mais tel était l’intitulé de ma fonction) dans une grande compagnie d’assurance à Paris. Aujourd’hui, j’écris, je dessine et je peins dans le sud-ouest de la France…un sacré changement de vie !

 

Tout a commencé alors que je venais juste de prendre un nouveau poste au sein de la Direction financière de mon ancienne société. Totalement investie dans ce nouveau job, j’étais heureuse d’évoluer vers de nouvelles fonctions. Mon bureau avait une magnifique vue sur la tour Montparnasse, je profitais de mes pauses déjeuner pour flâner rue de Rennes, j’utilisais mes trajets en métro pour dévorer tous les romans de la planète et, aussi curieux que cela puisse paraître j’aimais travailler sur mes dossiers même s’ils étaient à mille lieues d’une quelconque créativité.

 

Puis, un mardi matin, à 9h30, juste avant de partir en réunion, je reçois un mail de mon tendre époux :

 

«  Ma chérie, je pensais que ce n’était plus d’actualité, mais il semblerait que mon employeur ait des projets d’expatriation me concernant. Alors tu préfères quoi : le Nigéria ou le Congo ?

 

Ce petit mail de 33 mots a bouleversé ma vie.

 

Mon premier réflexe a été de nier les faits « Mais non, ils vont changer d’avis, ils vont trouver quelqu’un d’autre, un petit jeune tout neuf, tout propret , tout beau et prêt à tout…nous on commence à tendre dangereusement vers les quadras plus compliqués à gérer. » Et puis, on continue la réflexion « En plus, on vient tout juste d’acheter un appartement. Et mon boulot, j’en fais quoi ? Et notre deuxième enfant qu’on essaie d’avoir ? Et la famille, les amis, les voisins ?…non, non, non je crois pas que ça va être possible. »

 

Bref, je pense que vous avez compris, vous qui lisez ces lignes, que les premières réflexions ont été dépassées par d’autres, bien plus décisives. Décision professionnelle, décision personnelle, nous avons choisi finalement de partir à l’aventure avec un grand A ….

 

Me voilà donc, quelques mois après, installée au milieu de l’Afrique, dans un continent que je ne connaissais pas et avec le nouveau statut de « femme d’expatrié »… c’est-à-dire que je n’avais rien à faire à part… les courses ! On n’attendait rien de moi, il n’y avait aucun enjeu, je n’avais qu’à « attendre » que les trois années (durée de notre expatriation), passent.

 

Impossible pour une hyperactive un tantinet angoissée par la vie comme moi.

 

J’avais le choix entre plonger dans une overdose de caféine en enchaînant les visites aux autres conjointes expatriées déprimées ou sombrer moi-même dans une profonde dépression.

 

J’ai finalement choisi de regarder les choses autrement. En fin de compte, je disposais d’un espace de liberté phénoménal, j’avais du temps, pourquoi ne pas laisser libre court à mes inspirations, et mener à bout des projets créatifs même les plus farfelus ?

 

J’ai donc commencé à écrire et à prendre des cours de peintures à l’huile. À la fin de notre première année d’expatriation, j’avais fini L’élément 119, et les murs de notre appartement commençaient à prendre de belles couleurs.

Mais ne croyez pas que cela a été fait en dilettante entre deux cafés et une pinacolada. Ceux qui m’ont suivi et qui ont lu mes aventures sur l’autoédition pourront attester du travail colossal que cela représente. Avec le recul, je dois admettre qu’il faut être bien inconscient pour se lancer dans un tel projet…

La deuxième année, j’ai travaillé et retravaillé L’élément 119.  Entre deux corrections, j’ai commencé Le sorcier blanc tout en continuant la peinture. Les murs de notre appartement rétrécissaient à mesure que les tableaux s’entassaient.

La troisième année, à force de me balader au grand marché de Pointe-Noire et d’admirer les tenues magnifiques des Congolaises, je me suis mise à acheter du tissu, à dessiner des sacs, des pochettes, des objets pour la cuisine, et à les faire réaliser par des couturiers.

J’ai terminé le sorcier blanc, j’ai accroché mon dernier tableau sur le dernier bout de mur disponible et, je n’en reviens toujours pas, les trois années d’expatriation ont pris fin.

 

Aujourd’hui, je vis en France dans le sud-ouest. Je n’ai pas repris mon poste de « Responsable coordination et méthodes » et je me consacre à l'écriture.  

 

Comme quoi, la vie peut changer, positivement…même quand on ne s’y attend pas !

 

 

 

Publié dans #Qui suis je, #Humeur

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K
Je découvre votre blog et vos peintures avec admiration, vous avez une créativité remarquable, je suis sûre que vos projets de couture aboutiront. Bravo et merci de partager vos inventions.
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C
Merci pour votre commentaire et vos encouragements Katell, cela me va droit au cœur