L’hôtel New Hampshire - John Irving

Publié le 7 Février 2019

Voilà plusieurs mois que je cours. Je transporte des valises, des cartons, des enfants dans leur nouvelle vie, un mari dans son nouveau travail, et un ordinateur de bureau en bureau. Plusieurs mois que je découvre un nouveau pays, que je me fabrique de nouvelles habitudes et que je m’habitue à d’autres langues.

Plusieurs mois que je traverse des moments irréels entre désert, île abandonnée, tours sans fin et voisins habillés en noir (pour les femmes) ou en blanc (pour les hommes).

Plusieurs mois que j’écris en réécrivant chaque passage, et que je lis sans vous parler de mes lectures.

Aujourd’hui donc, je me pose car j’ai envie d’échanger avec vous sur ma dernière lecture : L’hôtel New Hampshire de John Irving.

L’hôtel New Hampshire de John Irving

 

J’ai découvert ce livre grâce à mon club de lecture du bout du monde. Je l’appelle de cette manière, car au cours de la première séance, deux livres ayant un titre similaire ont été présentés (dont l’un des deux venait de moi) : La petite boulangerie du bout du monde, et La ferme du bout du monde.

Et comme nous sommes à Abu Dhabi, c’est devenu mon club de lecture du bout du monde.

Je réalise d’ailleurs que si j’ai présenté La petite boulangerie du bout du monde comme étant un roman agréable, léger, facile à lire et divertissant, il m’apparaît, à présent, qu’il est un peu plus que ça. Si j’y repense souvent, c’est parce que l’atmosphère -  addictive -, les personnages – attachants – et l’histoire – attractive – cachent en réalité un thème profond : comment réinventer sa vie quand on pense être fichu, trop vieux, et hors d’usage (rien à voir avec moi, évidemment).

Mais revenons à John Irving et L’hôtel de New Hampshire.

Je m’attendais à lire un roman – comme La petite boulangerie du bout du monde – léger, drôle et facile à lire, en tout cas, c’est de cette manière que la lectrice de mon club nous l’avait présenté.

Il est facile à lire, c’est vrai. Ou plutôt, il n’est pas difficile à lire, car John Irving est un écrivain pur et dur, un vrai de vrai qui écrit avec subtilité et force, finesse et dureté, il rudoie ses lecteurs tout en les caressant passionnément. Il sonde l’âme humaine, il va loin dans la psychologie de ses personnages et dans l’analyse des relations humaines.

Mais si l’écriture est joyeuse, grâce à un humour décalé, le fond aborde des sujets très durs, à croire que l’auteur s’est amusé à raconter toutes sortes d’évènements terribles et tragiques en utilisant une écriture malicieuse.

 Quand le lecteur est pris au piège et qu’il ne peut plus arrêter sa lecture, voulant savoir ce qu’il va se passer, voulant continuer à suivre les aventures de cette famille loufoque et barrée, c’est trop tard, il découvre une écriture profonde, bouleversante, puissante. Une écriture qui m’a semblé être très masculine.

J’ai beaucoup aimé ce livre même si j’ai trouvé que certains passages étaient un peu longuets. 551 pages, c’est tout de même un beau pavé !

D’autres passages m’ont également mis un peu mal à l’aise. Mais, c’est certainement le talent de l’auteur, que d’aborder des sujets, des thèmes et des situations qui dérangent. Sinon, à quoi bon écrire ?

C’est donc une très belle découverte et j’espère lire d’autres œuvres de cet écrivain plus que talentueux.

 

Je vous conseille aussi fortement la petite boulangerie du bout du monde qui m’a fait passer un très bon moment, comme je n’en avais pas passé depuis longtemps.

La petite boulangerie du bout du monde de Jenny Colgan

 

Rédigé par Cara Vitto

Publié dans #Lire

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